Atelier Jalaper AJ-P400

Le monde de l’automobile et de l’horlogerie sont reliés par des partenariats mais aussi par leurs clients : rares sont les amateurs d’horlogerie qui ne sont pas sensibles aux belles automobiles, et inversement. Créer une montre inspirée des codes de l’automobile est une chose délicate lorsqu’on ne veut pas tomber dans le cliché : la présence d’un chronographe ou d’une gravure avec le nom d’une course mythique ne suffit peut-être pas à retranscrire complètement ce monde… Il existe peu de gardes-temps parvenant à incarner une course automobile ou une voiture mythique.

À travers le travail des formes et des matières tout en s’appuyant sur un choix logique de complications et caractéristiques techniques, la AJ-P400 d’Atelier Jalaper réussit cet exploit.

Histoire d’Atelier Jalaper

Atelier Jalaper a été fondé par Simon Szleper et Louis Jalaber en 2019. Diplômés de l’ESCP, Louis et Simon ont un projet à l’intersection de deux univers qui les passionnent : l’automobile et l’horlogerie. Leur motivation est de créer des montres avec des pièces de voitures mythiques, pour que les amateurs puissent porter une partie de l’histoire automobile au poignet.

Petit topo sur la Lamborghini Miura

La Lamborghini Miura est souvent considérée comme la première supercar moderne. Présentée en 1966 au Salon de Genève, elle est la création de trois jeunes ingénieurs de Lamborghini : Gian Paolo Dallara, Paolo Stanzani et Bob Wallace. L’idée révolutionnaire de la Miura a été de placer le moteur V12 en position centrale arrière, une innovation majeure pour l’époque, offrant une répartition du poids optimale. La Miura est connue pour son design signé Bertone, et sa puissance pouvant atteindre 385 chevaux dans sa version SV, pour une vitesse de pointe de 280 km/h.

Cependant, la Miura n’était pas exempte de problèmes techniques, notamment des soucis de carburateur. Situés au-dessus des bougies et de l’allumage, ils étaient sujets à des dysfonctionnements fréquents, provoquant des mauvais mélanges air-carburant. Plus préoccupant encore, ces carburateurs pouvaient engendrer des incendies, souvent causés par des fuites de carburant sur les composants chauds du moteur. Ce point précis a une importance dans la suite de l’article !

Description générale de la pièce

L’AJ-P400 a tout d’une Miura ! Le boîtier de la montre reprend la forme des phares de la Lamborghini, la typographie utilisée pour les index est celle du compteur de vitesse en photo ci-dessous. La réserve de marche à 6h ressemble comme deux gouttes d’eau à la jauge d’essence présente sur le tableau de bord (« benzina » en italien).

Une attention particulière a été portée sur le cadran : taillé dans une véritable pièce de moteur d’une Lamborghini Miura, le cadran est patiné et présente de beaux reflets allant du gris au noir. Le bracelet possède un grand nombre de similarités avec les sièges en cuir de la Miura.

Côté moteur, on retrouve un fond saphir fumé évoquant le malheureux lien entre la Miura et les flammes.

Ressenti sur le terrain

La montre possède une boucle déployante et un bracelet qui la rend confortable au quotidien. Elle est relativement discrète, bien que la touche de couleur sur le tour du cadran attire l’oeil des curieux de temps en temps. La patine du cadran n’est visible que sous une certaine lumière.

Le plaisir du remontage manuel

L’AJP400 est animée par un mouvement Sellita à remontage manuel. J’ai beaucoup aimé voir la réserve de marche évoluer au long de la journée, comme une jauge à essence. De façon générale, porter une montre automatique est pratique, mais ne permet pas d’exploiter pleinement un indicateur de réserve de marche : lorsque qu’une telle montre est portée au quotidien, la réserve de marche est toujours à bloc !

Le remontage manuel prend donc tout son sens ici, tant l’action de remonter sa montre ressemble à celle de faire un plein d’essence (en moins pénible quand même…).