La catégorie « montre de plongée » est une des plus bouillonnantes en ce moment. Un très grand nombre de maisons horlogères proposent des « dive watch » plus ou moins extrêmes : cela peut se trouver simplement dans le coup de crayon ou bien aller jusqu’à battre des records toujours plus fous à coups de valves à hélium et d’ATM. Difficile alors de se démarquer, surtout lorsqu’on est une jeune marque ne proposant que des plongeuses. Ianos réussit ce tour de force en proposant une montre de plongée qui casse les codes. Sa dernière déclinaison est l’objet d’une collaboration avec la très prestigieuse caverne d’Ali Baba parisienne Chronopassion.

Nous sommes alors sur l’île grecque de Kalymnos : des plongeurs risquaient leurs vies pour ramener des éponges à la surface. Les revenus liés à la vente de ces éponges étaient vitaux pour la grande majorité des familles de l’île. Tout change lorsqu’en 1860, les premières combinaisons de plongée font leur apparition et permettent aux plongeurs d’aller chercher ces éponges en plus grande quantité et surtout de façon plus sécurisée. La Ianos Mihanikos est inspirée de ces premières combinaisons de plongée dont voici quelques photos :

Cela peut sembler difficile à imaginer, surtout à une époque où il suffit de quelques clics sur votre site de vente en ligne préféré pour recevoir une livraison d’éponges en quelques heures. La Ianos Mihanikos est là pour nous rappeler cela.

Description générale de la pièce

Aucun doute possible, cette Ianos est bien une montre de plongée. Elle en a tous les codes : 43mm de diamètre, lunette rotative unidirectionnelle, étanche à 300 mètres, couronne vissée… Côté cadran, on retrouve une petite seconde à 6 heures et une date à 12h. L’aiguille de la petite seconde est inspirée des pompes à air manuelles, qui alimentaient en air les scaphandriers. L’inscription « ΜΗΧΑΝΙΚΟΣ » (signifiant « l’ingénieur ») est présente en dessous de la petite seconde et correspond au nom de la chanson inscrite sur le réhaut de la montre : « Η ΜΗΧΑΝΙΚΟΣ ΘΑ ΓΙΝΩ Η ΣΤΟΝ ΑΜΜΟ Θ’ ΑΠΟΜΕΙΝΩ ΚΙ ΑΝ ΠΕΘΑΝΩ ΜΗ ΜΕ ΚΛΑΨΕΙΣ ΜΕΣ ΣΤΟΝ ΑΜΜΟ ΝΑ ΜΕ ΘΑΨΕΙΣ » qui signifie en français : « Je serai ingénieur ou je resterai dans le sable et si je meurs, ne pleure pas dans le sable et enterre-moi ». Cela rappelle à nouveau les conditions extrêmes dans lesquelles les plongeurs partaient chercher des éponges en mer.

Le bracelet monopasse, c’est à dire en un bout qui passe derrière la boîte, contribue très fortement à l’identité de la montre. C’est en retournant la montre qu’on comprend à qui on a à faire. En général, il ne se passe pas grand chose sur le fond de boîte d’une montre de plongée… Ici c’est différent : en retournant la montre, on constate que la boîte en acier est creusée de façon à laisser passer le bracelet qui fusionne alors réellement avec le reste de la pièce. Le bracelet est tout aussi intéressant et reprend le motif organique d’une éponge.

Il est possible d’enlever le bracelet assez simplement, pour le remplacer par un bracelet en cuir. On peut apercevoir dans la partie creusée de la boîte le logo de Ianos ainsi que la marque de la collaboration avec Chronopassion. Le numéro de la montre est également visible ici (supprimé ici pour éviter de froisser un futur propriétaire). Les index, les aiguilles et l’indicateur sur la lunette sont incrustés de luminova. Le luminova bleu clair des index est moins puissant que celui des aiguilles qui tire lui vers le violet.

La différence par rapport à la collection régulière de Ianos est la couleur du cadran, un gris très parisien qui évoque les pavés des rues de la capitale. Les aiguilles sont aussi différentes du modèle de base. Cette édition est limitée, numérotée à 30 exemplaires et uniquement disponible chez Chronopassion à Paris.

Avis et rendu sur le terrain

Au poignet, je n’ai pas vraiment senti les 43mm de la montre. Cela est à mon avis dû à l’ouverture du verre de la montre qui est assez réduite mais aussi au bracelet qui épouse réellement la boîte. Cela rend donc la pièce plus facile à assumer au poignet. Elle reste cependant assez présente car plutôt lourde.

Ce qui m’a beaucoup plu est le fait que l’hommage aux scaphandriers en quête d’éponges est poussé au maximum : le « motif éponge » est très bien réalisé et à sa place sur un bracelet (pourquoi pas un jour sur un cadran ?). La petite seconde en forme de pompe à air trouve sa place naturellement sur le cadran, ce qui n’était a priori pas si évident. La pièce raconte une vraie histoire et ce n’est pas tous les jours qu’une montre avec une telle identité voit le jour.

Félicitations à Ianos et Chronopassion pour cette pièce. La montre est disponible ici